Titre
La lionne du boulevard
Auteur
Alexandra Lapierre
Parution
1984
Nombre de pages
480 (aux éditions Pocket)
Genre
Roman Historique
La lionne du boulevard
Auteur
Alexandra Lapierre
Parution
1984
Nombre de pages
480 (aux éditions Pocket)
Genre
Roman Historique
Résumé
Dans le Paris d'Alexandre Dumas, de Baudelaire et de Napoléon III, une pauvre ouvrière brise les chaînes de sa misère pour devenir la plus célèbre courtisane de l'époque. Alexandra Lapierre reconstitue ici le prodigieux destin de cette "lionne du boulevard" dont le Tout-Paris de la politique, de la finance et de la littérature s'arrachait la compagnie, les faveurs et l'amour.
Analyse & Avis
Céleste, jeune ouvrière de 17 ans se retrouve renvoyée le jour où elle pensait obtenir la promotion tant rêvée de vendeuse de magasin. C'est à la suite d'une déception amoureuse qu'elle va pour la première fois de sa, jusqu'alors, misérable vie, décider qu'elle n'est pas satisfaite de sa condition et avoir désormais pour ambition de devenir une femme du monde. Plus encore, elle méprise ces "demi-mondaines" qui se dégradent pour arriver à leurs fins, Céleste veut s'élever sans jamais renoncer à sa dignité. Cette ambition dévorante va nous emporter durant tout ce roman, tantôt nous inspirant une admiration sans borne pour cette fille née dans la rue et qui ne renoncera jamais à ses rêves, tantôt le dégoût pour cette femme qui ne laissera rien se mettre en travers de sa route et qui va progressivement se forger l'opinion que cette place dans les hautes sphères sociales lui est légitime par sa supériorité sur les autres.
Plusieurs questions vont prendre forme tout au long du roman : Au delà de quelle limite Céleste doit-elle remettre en cause ses principes ? Quels sacrifices doit-elle faire pour atteindre son but ? Quelle place donner à l'amour et l'amitié dans son élévation sociale ? La reconnaissance sociale s'acquiert-elle autrement que par la naissance ?
Ce roman reflète aussi une époque tourmentée, politiquement avec des alternances République/Empire ou encore la guerre franco-prussienne de 1870 et socialement avec une lutte des classes encore très présente; tourments qui donnèrent lieu à un siècle très riche pour l'art. On assiste d'ailleurs ici à des réflexions sur l'esthétique et la protagoniste va être amenée à devenir la muse de plusieurs artistes, on va ainsi côtoyer de grands noms comme Baudelaire, Théophile Gautier ou encore Alexandre Dumas, je ne m'étais jamais trop renseignée sur la vie de ces auteurs que j'ai lu plusieurs fois et voir ici leur comportement social et leur traits de caractère parfois si opposés à leur littérature était vraiment intéressant.
J'ai vraiment aimé ce livre, je l'avais un peu acheté par hasard, notamment pour la couverture. Il est parfaitement documenté et immerge vraiment le lecteur dans cette époque où la détermination personnelle pouvait conduire encore à de grandes choses, un univers de libertinage, de mondanités mais aussi de misère populaire. Il m'a cependant laissé un peu désabusée dans les dernières pages, on se demande finalement à quoi tient le bonheur dans la vie et si cette protagoniste ne s'est pas reniée en voulant élever sa condition sociale.
Citations
"Pareille aux autres rejets de la grande cité, Céleste pouvait, elle aussi, revenir sur le Boulevard, métamorphosée... En elle, une femme nouvelle venait de naître - une femme qui, froidement, contemplait, couché à ses pieds, Paris : << Jamais plus je ne serai celle que le monde rejette ! >> Ainsi prit forme l'idée qui allait l'habiter toute sa vie. << Jamais plus je ne serai celle que le monde rejette ! >> De là vint son besoin de tenir les premiers rôles; de là aussi son désir d'assujettir les êtres et les choses. << Jamais plus je ne serai celle que le monde rejette ! >> C'est à travers cette détermination que se fit jour, pour la première fois, sa volonté de puissance."
"Maintenant, la mort, Céleste ne la désirait plus. Elle voulait vivre ! Vivre puissante. Le temps était loin où, impassible et désespérée, la Lionne subissait sa destinée. Loin aussi le temps où la petite Céleste Vainart rêvassait son ascension dans sa loge de concierge. Son ascension, la Mandragore, à vingt-sept ans, la bâtissait avec la méthode d'une ouvrière industrieuse. << Pour cela : bien comprendre le jeu et bien connaître mes propres cartes. Ne jamais quitter des yeux l'objectif. Concentrer sur lui toutes mes pensées et toutes mes décisions.>>"

tu m'as donné envie de le lire celui-là ! dès que j'ai le temps je fonce... J'aime bien comment tu nous fais partager tes avis, et les citations =)
RépondreSupprimer